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VOITURETTE LATIL type TA (1899-1901)


Voiture LATIL, 1899. Traction avant.


Cette voiturette Latil est caractérisée par ce fait que toute la partie motrice est reportée sur l'essieu d'avant, à la fois moteur et directeur et ce, sans aucun inconvénient au point de vue de la légèreté d'aspect ou de la stabilité de l'ensemble. Une caisse (forme victoria) légère et interchangeable, comportant trois places assises, repose par quatre ressorts sur l'essieu arrière entièrement dégagé et ne recevant que les tambours de frein montés sur les roues porteuses, et par deux ressorts sur un avant-train que nous allons examiner en détail.

Sur l'essieu avant de la voiture est fixé un moteur ASTER, à essence de pétrole, à quatre temps, à circulation d'eau, du type bien connu, et d'une force de trois chevaux et quart pour deux ou trois places, pouvant être remplacé facilement par le modèle de cinq ou même de six chevaux et demi pour carrosseries comportant trois à six places assises.

Le moteur actionne directement l'arbre portant le changement de vitesse, lequel comporte trois paires d'engrenages du système dit train baladeur, commandé par une fourchette reliée directement à un levier placé à la droite du conducteur. L'unique arbre intermédiaire, qui porte les pignons conjugués, actionne directement, par pignon droit, le différentiel calé sur l'essieu d'avant, qui est un essieu moteur-directeur. Il n'y a donc plus ici ni chaîne, ni courroie, ni arbre central, ni pignon d'angle ; la partie mécanique est réduite, par suite, à une extrême simplicité et cependant, on obtient toute une gamme de vitesses, 10, 20, 30 kilomètres à l'heure, suffisantes dans la pratique, et que l'on peut encore modifier en quelques minutes, suivant la nature du profil moyen parcouru par simple changement de pignon moteur ou pignon d'attaque du différentiel. A cet effet, l'arbre intermédiaire qui le porte peut se déplacer en pivotant autour de l'arbre moteur, grâce à deux flasques mobiles dont on règle l'angle d'écartement suivant le diamètre adopté pour le pignon d'attaque du différentiel. Si l'on joint cet avantage à la souplesse ordinaire due à l'avance à l'allumage électrique, on voit que tout en ayant un dispositif léger et simple, on peut disposer de toute la gamme des vitesses obtenues sur les voitures, dites voitures légères si en vogue aujourd'hui.

Ajoutons que l'axe moteur porte, à son extrémité gauche, un dispositif ordinaire d'embrayage par cônes de friction (avec débrayage par pédale) et de griffes d'entraînement pour la mise en marche du moteur, la voiturette étant arrêtée.

Le carburateur employé est du système LONGUEMARRE, de force appropriée au moteur choisi. Il y a une circulation d'eau par thermo-siphon avec réservoir de vingt litres disposé en charge au-dessus du moteur, à l'avant de la voiturette et au-dessus du radiateur.

Un frein puissant sur le différentiel et deux freins à bande sur les roues arrière permettent d'enrayer les quatre roues du véhicule ; la sécurité est ainsi complètement assurée.

Un tablier métallique ajouré, avec prolonge inférieure en cuir, dissimule à l'avant toute la partie mécanique.

Il nous reste maintenant à examiner le dispositif d'entraînement des roues d'avant, à la fois motrices et directrices, dispositif ingénieux et nouveau, tout à fait caractéristique du système LATIL.

L'arbre différentiel transmet la force à l'axe d'entraînement de chacune des roues d'avant par l'intermédiaire d'une articulation à rotule comprenant une sphère à rainures et deux chapes dont l'une est clavetée sur l'extrémité de l'arbre différentiel par une clavette conique, et l'autre fait corps avec l'axe d'entraînement de la roue correspondante.

Remarque très importante : la liaison entre l'arbre moteur, avant, portant le différentiel, et les roues avant, à la fois directrices et motrices, on le sait, est faite de telle manière que ces roues sont susceptibles de déplacements en tous sens, aussi bien sous l'action de la direction que sous l'influence des obstacles ou des dénivellations de la route.

Il en résulte une souplesse très grande, favorable à tous points de vue, et qu'il était utile de signaler et d'expliquer.

Grâce à cette traction par l'avant, la voiture ne dérape pas ; elle est, de plus, extrêmement stable, même dans les virages en pleine marche, sans ralentir.

La disposition du moteur, la bonne suspension et l'empattement, suppriment les trépidations.

En résumé, l'avant-train LATIL donne à la fois souplesse et stabilité ; la voiture se comporte très bien en rampe. Ce système peut donc rendre d'utiles services pour la traction de toutes sortes de véhicules dans les chemins les plus difficiles, aussi bien pour le transport des poids lourds que pour le tourisme.

Paul SARREY, ingénieur E.C.P. (in Le Chauffeur, 26, Place Dauphine, PARIS, du 25 mars 1901. n° 102)

Voiture LATIL, 1901. Traction avant.


Voiture LATIL, 1901. Traction avant.


Caractéristiques de la voiture Latil TA 1897 :
Moteur : monocylindre à pétrole De Dion-Bouton.
Alésage 100 X course 112
Cylindrée : 0,50 litre.
Soupapes, admission en tête.
Echappement latéral.
Puissance : 3,5 ch. à 1.500 tours/mn.
Transmission : aux roues avant motrices.
Boîte de vitesses à 2 rapports, de type épicycloïdal système Bozier .
Direction de type Ackermann à barre franche.
Suspension par ressorts à lames semi-élliptiques.
Dimensions :
Longueur : 2,25 m.
Largeur : 1,38 m.
Hauteur : 1,35 m.
Empattement : 1,55 m.
Voies avant et arrière : 1,12 m.
Poids à vide : 360 kg.
Performance.
Vitesse de pointe : 38 km/h.



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